Prix Méditérranée des Lycéens 2020
Rencontre avec Vincent Lahouze
Lundi 3 Février, la classe de 2nd 1 s’est rendue au lycée Théophile Gautier à Tarbes afin d’échanger avec Vincent Lahouze auteur de Rubiel e(s)t Moi participant au prix Méditerranée.
Vincent Lahouze a 32 ans et est éducateur spécialisé, travaille à Toulouse dans des quartiers difficiles. Il a précisé que son enfance l’avait beaucoup influencé ; il n’a pas choisi ce métier par hasard contrairement à ce qu’il pensait au début de sa carrière. Il s’est fait connaître par les réseaux sociaux, et il a été repéré grâce à ses textes par les éditions Michel Lafon qui lui ont proposé d’écrire un roman. Vincent Lahouze écrit depuis qu’il a 19 ans, suite à une rupture amoureuse. Depuis, il n’a jamais arrêté. A la signature du contrat, le roman a été écrit dans l’urgence un mois avant la date donnée par l’éditeur.
La part de l’autre d’Eric-Emmanuel Schimtt est le livre qui inspiré l’écriture et la structure du roman Rubiel e(s)t moi. Un chapitre est consacré à Rubiel tandis que le suivant est consacré à Vincent, c’est ainsi que se construit l’ouvrage. Son roman évoque le destin de deux enfants orphelins, Rubiel qui grandit en Colombie dans la rue ; Vincent, adopté, qui vit en France. Ces deux personnages permettent de montrer la vie qu’il a eue en France, et celle dont Vincent aurait pu être victime s’il était resté en Colombie. C’est une autobiographie « fictive » puisque 70% de l’histoire est inventée, comme l’a précisé l’auteur.
A la suite de cette présentation, les élèves ont posé des questions :
Sa vie, sa famille
La famille biologique colombienne : Le père « monsieur le Perfide » a abandonné sa mère « mademoiselle l’Ephémère » et ses enfants, son frère et sa sœur aînée ont été adoptés par des français, sa mère est décédée quelques mois après sa naissance. Il a retrouvé son frère et sa soeur bien longtemps après avoir été adopté lui-même. Il ignore ce que son père est devenu.
La famille adoptive française : La fratrie est composée de trois enfants, Vincent a été le premier à être adopté. Quand il s’est rendu en Colombie avec ses parents pour adopter sa petite sœur, il a eu peur d’être échangé et laissé à la place de sa sœur. Depuis, il n’est jamais retourné en Colombie.
Les personnages
Rubiel
« Un effet de miroir », un double de Vincent. L’auteur a inventé un personnage plausible en s’inspirant de nombreux documentaires sur les enfants des rues en Colombie.
Pourquoi un personnage aussi sombre ? « Rubiel devait vivre encore des séparations afin d’avancer » .En effet chacun des personnages qui croisent sa route sera éloigné par des évènements, il se retrouve toujours seul face à son destin.
Luz
Personnage lumineux du roman, inspiré d’une femme, Claire, qui l’a aidé dans sa vie quand il traversé une période difficile.
Juanito
Sorte de Peter Pan colombien de 10 ans à la tête d’un groupe d’enfants. Il les protège des narco trafiquants et de la violence des rues de Colombie.
Fédérico
Inspiré d’un camarade Freddy qui a vécu avec lui à l’orphelinat et qui vient de retrouver grâce aux réseaux sociaux et à la publication du roman. Ils doivent se revoir rapidement. Freddy a été adopté par des français un an après Vincent et vit actuellement à Madagascar. Il a construit une maison qui accueille les enfants des rues
La publication
Tout d’abord Vincent Lahouze pensait profiter pleinement de la sortie de son roman, du bonheur d’être lu ; cependant il l’a vécu comme un déchirement, une dépossession de soi, quelque chose qui lui échappait définitivement.
Le prochain roman
Un roman assez sombre qui évoque le social et les quartiers difficiles où l’auteur exerce son métier d’éducateur.
Cette rencontre a été intéressante car Vincent Lahouze a bien expliqué son travail d’écrivain et la manière dont il s’est inspiré de sa vie pour rédiger son roman. Il a répondu avec une extrême gentillesse aux questions. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, il a été facile de l’aborder. Nous avons été ravis de ce moment d’échange. Peut-être sera-t-il l’heureux lauréat du Prix Méditerranée ?