PyrenMUN : les lycéens pyrénéens à la recherche du compromis géopolitique dans un monde en proie au doute
Quand les élèves prennent les rênes de la diplomatie mondiale
L'initiative frappe d'emblée par son caractère authentique : ce sont les élèves eux-mêmes qui ont orchestré cette journée de bout en bout. De la création des comités thématiques à la sélection des sujets débattus, en passant par l'organisation logistique, ces jeunes diplomates en herbe ont fait preuve d'une autonomie remarquable.
"Nous avons voulu que cette simulation colle à l'actualité brûlante", explique une élève de terminale, membre du comité organisateur. "Questions migratoires, tensions géopolitiques, défis climatiques... Tout ce qui fait l'actualité internationale et qui correspond aussi aux thèmes de notre programme d'Histoire-Géographie, Géopolitique et Sciences Politiques."
Au-delà des connaissances académiques, cette expérience mobilise un éventail de compétences transversales. Maîtrise de l'anglais pour les débats internationaux, utilisation d'outils numériques pour la recherche documentaire et la présentation, mais surtout développement de ces "soft skills" si prisées : capacité de négociation, art du compromis, gestion du stress et communication interculturelle.
Une collaboration départementale qui porte ses fruits
Cette simulation n'aurait pas la même ampleur sans la collaboration exemplaire entre trois établissements des Hautes-Pyrénées. Lycée La Serre de Sarsan de Lourdes, Victor-Duruy de Bagnères-de-Bigorre et Théophile Gautier de Tarbes : loin de se livrer une concurrence stérile, ces institutions ont choisi la voie de l'émulation constructive.
À l'origine de cette dynamique, Nicolas Bounet, professeur et créateur de la section internationale, qui a su fédérer ses collègues autour d'un projet commun. "Cette collaboration existe depuis quatre ans maintenant", précise-t-il. "La ritualisation de cet événement permet une véritable montée en compétences de nos élèves, qui se transmettent leur expérience d'une promotion à l'autre."
Cette coopération entre enseignants irrigue naturellement les relations entre élèves, créant un réseau départemental d'échanges et d'apprentissage mutuel. "Voir nos professeurs travailler ensemble nous inspire", confie un participant. "Cela nous montre qu'on peut dépasser les rivalités pour construire quelque chose de plus grand."
L'espoir face aux dérives autoritaires
Dans un contexte international marqué par la montée des populismes et l'autoritarisme de nombreux dirigeants, cette initiative résonne comme un souffle d'espoir. Pendant que certains leaders mondiaux attisent les divisions et les conflits, ces jeunes Pyrénéens s'exercent à l'art du dialogue et du compromis.
"C'est frappant de voir avec quelle maturité ils abordent des sujets complexes", observe un enseignant présent. "Là où les adultes échouent parfois à se parler, nos élèves cherchent des solutions, des ponts, des consensus."
Cette quête de gouvernance mondiale apaisée contraste singulièrement avec les fractures qui traversent la planète. Ces lycéens, futurs citoyens et peut-être futurs décideurs, portent en eux une vision différente des relations internationales, fondée sur l'écoute, la négociation et la recherche de l'intérêt général.
Au moment de quitter les bancs de cette ONU éphémère, une certitude demeure : ces jeunes générations, formées à la complexité du monde et à l'art du dialogue, représentent peut-être notre meilleur espoir pour panser les plaies d'une planète en souffrance.